C’est dans les années 1950 qu’un gynécologue Américain Arnold KEGEL propose le premier des exercices physiques spécifiques des muscles du périnée. Les exercices de Kegel demeurent la base
historique de la rééducation périnéale. Il s’agissait d’un auto-entraînement de la musculature périnéale proposé pour traiter l’hypotonie du plancher pelvien constatée après accouchement, très connue sous le nom d’exercices de Kegel ou Kegels. Selon son promoteur, il convenait de prévenir et de soigner les troubles liés à l’incontinence urinaire et aux dysfonctionnements sexuels. Bien que les exercices de Kegel autorisent une grande diversité dans leur exécution et qu’ils n’intéressent que l’activité musculaire concentrique, ils sont positifs en terme de gains, par rapport au groupe témoin n’ayant pas bénéficié des exercices.

En France le pionnier en rééducation pelvi-périnéale fut incontestablement Alain Bourcier. En 1977 à la suite d’un voyage outre-Atlantique, il a organisé les bases de la rééducation telle qu’elle est pratiquée actuellement dans notre pays. Au contact d’équipes médicales aux USA, (UCLA, Columbia) mais également en Europe (Saint Georges Hospital, London ; Department of Urology Sahlgrenska Universitet Göteborg), il s’était familiarisé au concept de la mécanique périnéale et notamment des synergies musculaires et des techniques d’électrostimulation. Les manuels nous avaient appris que la musculature périnéale était synergique des adducteurs, rotateurs internes et fessiers.

Les rééducateurs travaillaient en conséquence avec un ballon entre les genoux (technique décrite par Lapierre). En réalité l’élévateur de l’anus est synergique des abducteurs et rotateurs externes, le contraire de ce que nous pratiquions. La preuve par l’électromyographie est facile à mettre en évidence.
Fort de ce nouveau savoir, Alain Bourcier envisagea une rééducation des muscles périnéaux respectueuse de la physiologie de ces derniers. A la même époque une équipe slovène Stanislas Plevnik de l’University of Ljubljana et surtout suédoise Magnus Fall de l’University of Göteborg décrivaient les types de courant électrique inhibiteurs vésicaux au cours d’expérimentations sur l’animal et l’humain.
Bourcier, associa à la rééducation manuelle sur le principe respectant les synergies, une électrostimulation intra-vaginale. Il fit construire par son père Robert le premier stimulateur électrique du plancher périnéal. Il existait d’autres stimulateurs pour les patientes à domicile mais leur prix était prohibitif et donc hors de portée des patientes. (Les sondes intra cavitaires ne sont remboursées par les Caisses d’Assurance Maladie que depuis quelques années).

Ce n’est qu’en 1985 (Décret n°85-918 du 26 août 1985 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession de masseur-kinésithérapeute : « Rééducation abdomino-périnéale et rééducation des sphincters, à l’exclusion des soins postnatals. » que sous l’impulsion d’Alain Bourcier, des Professeurs Alain Pigné, Michel Perrigot et Albert Leriche que cette rééducation fut adjointe à leur compétence.

 

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